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#Corporate Finance #Corona #Réserve De Liquidation

Comment améliorer la position de liquidité de votre entreprise durant cette crise ?

Lundi 20/04/2020
Cofi_Liquiditeit

Cette crise nous touche durement, elle menace même des entreprises qui étaient saines et compétitives. Le chiffre d’affaires est en chute libre alors que les frais fixes continuent et que les clients paient plus tard, voire pas du tout. Comment protéger la position de liquidité de votre entreprise ? Existe-t-il un moyen pour identifier à temps les problèmes potentiels et prendre les mesures appropriées ?

  • Pourquoi est-il si important de bien planifier les liquidités ?
  • Comment faire pour améliorer ma position de liquidité et ma combinaison de financement ?
  • Pourquoi devrais-je envisager un accompagnement externe ?

Avec une chute brutale du chiffre d’affaires comme nous le connaissons actuellement, nous ne sommes plus dans le schéma classique de séparer le bon grain de l’ivraie. Les indices traditionnels comme les liquidités, la solvabilité et la rentabilité sont profondément dans le rouge, à un point tel qu’ils semblent perdre tout leur sens. Alors que les loyers, les crédits, les frais de personnel et d’énergie, le parc de voitures… continuent à peser, l’afflux de liquidités se tarit.

Et pourtant, une baisse spectaculaire du chiffre d’affaires peut vous inciter à penser un instant que vous avez évité le pire : un déclin du chiffre d’affaires réduit le besoin en fonds de roulement, ce qui peut vous placer temporairement dans une position de liquidité favorable. Dans ce cas, il est dangereusement illusoire de penser que votre entreprise navigue en eaux calmes. Dès que le chiffre d’affaires reprend, le besoin en fonds de roulement augmente rapidement. Par conséquent, il importe de tenir compte de données nouvelles pour établir une planification minutieuse des liquidités à court et moyen terme et pour élaborer un certain nombre de scénarios. Entourez-vous de toute l’expertise possible pour protéger votre entreprise de manière professionnelle, car personne ne sait précisément la tournure que va prendre cette crise et combien de temps elle durera. Petit mode d’emploi…

Commencez par réaliser une analyse approfondie et une révision du plan financier et de trésorerie :

  • Tentez de déterminer au mieux l’impact de la crise sur la planification du cash-flow. Que signifie exactement la baisse du chiffre d’affaires ? Comment évoluent mes frais fixes ? Dois-je tenir compte de frais exceptionnels ? Quand mes débiteurs vont-ils me payer ? De quelle marge de manœuvre puis-je encore disposer sur mes lignes existantes (lignes bancaires, assurance-crédit, crédit fournisseur) ?
  • Imaginez un certain nombre de scénarios. Le pire comme le meilleur. À court terme et à moyen terme. Personne ne sait prédire combien de temps cette crise va durer et quand nous retrouverons un niveau de chiffre d’affaires normal.
  • Après cet exercice, vous aurez une meilleure vue sur vos besoins et vous serez armé pour établir un plan d’action. Plusieurs options et scénarios peuvent être envisagés. Si vous avez recours à un acteur externe (investisseur, banque ou autre source de financement) pour obtenir des fonds supplémentaires, vous devez impérativement préparer un plan financier et un dossier de présentation bien ficelés. N’hésitez pas à vous faire conseiller dans ce processus, c’est très important !
  • Ensuite, passez à la mise en œuvre du plan d’action. Traditionnellement, un plan bien pensé combine un certain nombre d’actions à mener en parallèle et en suivant un calendrier strict. Pendant et après l’exécution du plan, il faut impérativement continuer à tout suivre de près car certains paramètres peuvent changer en cours de route.

Par quelles mesures peut-on améliorer la position de liquidité de votre entreprise et la combinaison de son financement ?

  • Ayez recours aux mesures de soutien. Le gouvernement lance des bouées de sauvetage financières destinées à aider les entreprises à faire face à cette grave tempête. Si votre entreprise doit fermer complètement, vous pouvez introduire une demande pour une prime de nuisance unique de 4 000 euros. Pour chaque jour de fermeture obligatoire après le 5 avril, une indemnité de 160 euros est accordée. Vous ne vous trouvez pas dans le cas d’une fermeture obligatoire, mais vous connaissez une perte de chiffre d’affaires de minimum 60 % par rapport à la même période l’année dernière ? Alors vous avez droit à une prime de compensation unique de 3000 euros. Le remboursement des prêts et des crédits est reporté et les entrepreneurs qui n’ont plus de travail pour leurs collaborateurs peuvent faire appel au chômage temporaire Covid-19.
  • Utilisez les options fiscales. Il existe trois options pour les cotisations ONSS : le report de paiement, la réduction de paiement ou l’exonération de vos cotisations sociales. En matière de déclarations de TVA, de précompte professionnel, d’impôt des sociétés et d’impôt des personnes physiques, l’administration a prévu un report du délai d’introduction des déclarations. Parmi les autres mesures, citons le plan d’apurement pour les dettes fiscales.
  • Prenez contact à temps avec votre banque. Le plan de soutien aux entreprises en difficulté prévoit un régime de garantie à hauteur de 50 milliards d’euros pour les nouveaux crédits et un report gratuit de six mois des remboursements du capital et des intérêts. L’extension du régime de garantie de la PMV, d’un montant de 100 millions d’euros, devrait permettre de trouver un financement pour le fonds de roulement auprès de la banque.
  • Accordez une attention particulière à votre gestion des débiteurs. Suivez attentivement les factures impayées en sachant que les clients envisageront de payer plus tard. Parlez à vos plus gros clients et n’attendez pas jusqu’à l’expiration du délai de paiement. L’objectif est d’obtenir la certitude que les factures seront payées à temps. Si tel n’est pas le cas, vous aurez au moins identifié à temps les problèmes de paiement chez vos clients et vous serez en mesure de prendre les mesures appropriées.
  • Facturez à temps et augmentez la fréquence en envoyant des factures intermédiaires. De la sorte, vous obtiendrez plus rapidement du cash.
  • Envisagez de souscrire une assurance-crédit pour vous protéger contre les défauts de paiements. Une faillite sur quatre est causée par la faillite d’un client.
  • Si vous avez recours à une assurance crédit : vérifiez si les limites de dépassement allouées sont toujours justifiées.
  • Reconsidérez la situation des débiteurs vulnérables. Réduisez la limite de crédit interne, raccourcissez les délais de paiement, envisagez la réserve de propriété et d’autres formes de garanties.
  • Envisagez le factoring comme un mode de financement et un suivi des débiteurs en souffrance. Vous recevrez les avances au moment de l’envoi des factures, combinées ou non à une couverture des risques et à un suivi du portefeuille de créances. Le financement grandit avec votre chiffre d’affaires et vos débiteurs. Il existe différentes formes de factoring. Il y a par exemple la possibilité de financer les factures entrantes (reversed factoring) ou de fonctionner en toute confidentialité (factoring avec caractère undisclosed). Certaines parties offrent la possibilité de ne financer que certains débiteurs sélectionnés ou de financer une partie du stock.
  • Envisagez la cession-bail (sale and leaseback) pour (re)financer des actifs matériels. Cela permet de libérer des ressources ou d’étaler dans le temps des remboursements existants. Dans ce cas, veillez à présenter un plan prouvant votre capacité de remboursement.
  • Reportez temporairement le paiement des dividendes ou des intérêts des prêts subordonnés.
  • Négociez les conditions de livraison et de paiement avec vos principaux fournisseurs. Au besoin, optez pour un autre fournisseur qui vous offre de meilleures conditions. Utilisez au maximum la marge de crédit accordée par vos fournisseurs (que ce soit ou non par le biais d’une assurance crédit souscrite qu’ils auront souscrite).
  • Réexaminez votre niveau de stock. Votre niveau est peut-être trop élevé. Reportez temporairement les commandes et revoyez votre politique d’achat.
  • Les chaînes d’approvisionnement, de Chine et d’Italie notamment, sont sérieusement perturbées. Concentrez-vous sur les produits et les fournisseurs les plus critiques. Achetez principalement des marchandises présentant de bonnes marges et une rotation élevée, afin qu’elles n’encombrent pas trop longtemps les stocks.
  • Efforcez-vous d’apporter des améliorations opérationnelles. Économisez sur les coûts et voyez quels plans d’investissement peuvent être retardés.
  • Pourquoi ne pas attirer des investisseurs (private equity, private investors, venture capital…), des prêts subordonnés (PMV, LRM, Capital@rent…). En renforçant les fonds propres par des capitaux ou des prêts subordonnés, non seulement vous levez des fonds, mais en plus les banques et d’autres financiers seront plus enclins à vous octroyer des crédits (supplémentaires).
  • Envisagez la vente de certains actifs ou de certaines parties de votre entreprise. C’est une manière de générer des liquidités.
  • Si les choses prennent vraiment une tournure défavorable, envisagez un rééchelonnement de la dette et une protection contre les créanciers par le biais de la procédure de l’OMD.

Un accompagnement externe ? Cela pourrait être la solution !

  • Dans la crise actuelle, il est important de réagir rapidement et d’exploiter toutes les possibilités. En période de crise, ce sont souvent les entreprises les plus résilientes qui s’en sortent le mieux.
  • Il est vital de réaliser une bonne analyse de la situation actuelle et de mettre à profit toutes les options. De nombreuses options s’offrent à nous, mais elles varient d’une entreprise à l’autre et ne sont pas toujours suffisamment connues.
  • Si vous possédez un dossier solide et bien préparé, vous aurez une meilleure position au moment des négociations et vous aurez le loisir de comparer et négocier différentes propositions (de financement).

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Danny Achten

Danny Achten

Partner Corporate Finance | Mid-market M&A

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